LES PIÈGES D’UNE PROMOTION
Le marché de l’emploi est un thème si vaste qu’il nous permet chaque semaine d’aborder différents aspects, et de sortir du cadre recruteur/employeur/employé ou marché de l’emploi/chercheur d’emploi. Les pistes, les facettes et les situations auxquelles on peut être confrontés sont nombreuses. Parlons aujourd’hui de ce que les anglo-saxons appellent le « line manager ». En anglais, ça sonne comme un coup de fouet et dans la vie parfois aussi ! La langue française a plusieurs formules pour le qualifier. C’est le supérieur hiérarchique, le responsable hiérarchique, ou le gestionnaire hiérarchique. Vous l’aurez compris, il s’agit du chef, du manager qui dirige un département qui rapporte. Stratégie, directives, objectifs, résultats, il est sur le pont.
Au début d’une carrière, une promotion fait rêver !
Mais quand elle devient une réalité, quand la promotion doit s’inscrire dans une équipe et son quotidien, les difficultés commencent. Devenir chef, c’est bien, mais sait-on adopter un comportement qui va remporter l’adhésion des autres ? Ce genre de promotion arrive souvent parce que la personne a obtenu des résultats probants, parfois exceptionnels, qu’elle a des compétences techniques mais pas forcément des notions de gestion humaine. Et l’entreprise qui propulse un individu à un poste de supérieur hiérarchique le forme rarement pour éviter les pièges. Or, ils pourraient provoquer sa chute. Car décrocher une promotion, c’est courir le risque du rejet. Il faudra veiller à ne pas heurter l’équipe, ne pas l’aborder de manière frontale, tout en sachant la diriger. Le succès de ce nouveau défi sera basé sur les compétences sociales.
Savoir devenir un chef accepté
Souvent, celui qui devient supérieur hiérarchique va utiliser les méthodes qui lui ont permis de décrocher sa promotion. Fonceur, il deviendra autoritaire ou cassant, et aura tendance à micro-manager son équipe. C’est la naissance des premières tensions. Sans parler de la manière dont certains vont réagir à la nouvelle de la promotion. En effet, le nouveau supérieur hiérarchique est souvent choisi au sein de l’équipe. Il change de statut par rapport à ses collègues et il faudra une bonne dose d’intelligence émotionnelle pour gérer la jalousie des autres, et se faire accepter avec ses responsabilités. Sans quoi, la promotion devient la fameuse source de pièges : premières disputes, premières plaintes, premiers départs. Les démissions arrivent. Cela peut vite devenir un échec à la place d’une promotion ! Ainsi, la difficulté quand on passe de collègue compétent à supérieur hiérarchique avec des objectifs concrets à remplir, c’est d’arriver à satisfaire les exigences de résultats sans perdre les marins du navire. Même dans les meilleures entreprises, il y a parfois d’excellents sujets qui deviennent de mauvais « line managers » : le coup de fouet est dangereux. Alors si vous avez une promotion, rangez les gants de boxe et optez pour les gants de velours…